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je suis le vent pour me faire un blason de la couleur de l'eau alors sans passion en toute humilité j'ai changé en nuée mes rêves secrets je suis le vent je partirai rugir au travers des étables où les bêtes tranquilles trembleront sur leurs pieds je m'engouffrerai par les portes des granges ouvertes à deux battants et le grain amassé deviendra en patience un trésor doré je suis le vent j'irai balayer la sortie des usines les rendez-vous frileux au coin de l'avenue quand les épaules lourdes se frôlent sans pudeur pour dissiper les doutes les mauvaises nouvelles les rôdeurs les rumeurs la fatigue la nuit je suis le vent je glisserai soyeux parmi le bois luisant des sombres cornemuses je me ferai dolent regret inconsolé et puis en un instant le temps d'une bourrasque je viendrai bousculer d'une épaule de foire vos brillantes fanfares je suis le vent je viendrai caresser tes yeux et la couleur de ton regard pile reflet de ton sourire scintillement gracieux sur une lame d'acier et je t'attendrai là sous un ciel géant le souffle coupé et le coeur vivant je suis le vent à mon ami jean-pierre, poète |
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