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jour de lessive encore saoul de la nuit mais pris comme d'écœurement suprême crachant mes adieux à paris et me voilà ma bonne femme oui foutu comme quatre sous mon linge est sale aussi mon âme me voilà chez nous ma pauvre mère est en lessive maman maman maman ton mauvais gâs arrive au bon moment voici ce linge où goutta maintes et maintes fois un vin amer où des garces aux lèvres peintes ont torché leurs bouches d'enfer et voici mon âme plus grise des mêmes souillures – hélas ! que le plastron de ma chemise gris,rose et lilas au fond du cuvier où l'on sème parmi l'eau la cendre du four que tout mon linge de bohême repose durant tout un jour et qu'enfin mon âme, pareille a ce déballage attristant parmi ton âme - ô bonne vieille repose un instant tout comme le linge confie sa honte à la douceur de l'eau quand je t'aurai conté ma vie malheureuse d'affreux salaud ainsi qu'on rince à la fontaine le linge au sortir du cuvier mère, arrose mon âme en peine d'un peu de pitié et lorsque tu viendras étendre le linge d'iris parfumé tout blanc parmi la blancheur tendre de la haie où fleurit le mai je veux voir mon âme encore pure en dépit de son long sommeil dans la douleur et dans l'ordure revivre au soleil |
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