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l'amour marin dans nos p'tites amours d'un jour toutes les joies tous les soucis des amours qui durent toujours c'est là l'sort de la marine et de toutes nos p'tites chéries on accoste vite un bec pour nos baisers l'corps avec et les joies et les bouderies les fâcheries les bons retours il y a tout en raccourci des grands amours dans nos petits tout c'qu'on fait dans un seul jour et comme on allonge le temps plus d'trois fois dans un seul jour content pas content content on a ri on s'est baisé sur les nenoeils les nénés dans les ch'veux à pleins bécots pondus comme des œufs tout chauds on s'en est allé le matin souffler les chandelles des prés ça fatigue une catin ça n'y est pas habitué on s'est relevé des bleuets les joues rouges et l'cœur en joie et l'on est retourné chez soi après un si grand bonheur peu à peu le cœur en peine on s'en est retourné chez elle en effeuillant sur les blés une grande marguerite jaune la mer ah elle est là -bas qui respire sur les épis et mon bateau que j'y vois se balance sur les épis on arrive avant d'entrer on se regarde les bras ronds ça m'fait clic au fond de mon fond elle sort sa petite clef le jour tombe on reste là on s'met au lit c'est meilleur on s'relève pour faire pipi dans le joli pot à fleurs on allume la chandelle on s'montre dans toute sa beauté vite on s'recouche on s'relève on s'étire c'est l'été y'a dans la chambre une odeur d'amour tendre et de goudron ça vous met la joie au cœur la peine aussi et c'est bon et l'on garde la chandelle pour mieux s'voir et s'admirer on se jure d'être fidèle on s'écoute soupirer et tout à coup v'la qu'on pleure sans savoir pourquoi mon dieu et qu'on veut s'tuer tous les deux et qu'on s'ravise cœur à cœur alors on s'dit toute sa vie ça nous intéresse bien peu mais ça n'fait rien on s'la dit et l'on croit qu'on s'comprend mieux on s'découvre des qualités on s'connaît on s'plaint et puis demain comme il faut s'quitter on n'dit plus rien de toute la nuit c'est là l'sort de la marine et de toutes nos petites chéries on s'accoste mais on devine que ça s'ra pas l'paradis on n'est pas là pour causer mais on pense même dans l'amour on pense qu'demain y f'ra jour et qu' c'est une calamité on aura beau s'dépêcher faire bon dieu! la pige au temps et l' bourrer de tous nos péchés ça s'ra pas ça et pourtant toutes les joies tous les soucis des amours qui durent toujours on les r'trouve en raccourci dans nos petites amours d'un jour mais la nuit se continue elle ronfle la petite poupée plus doucement sur son bras nu qu'une souris dans du blé alors quoi faut-y pas se plaindre ah faut-y pas bougonner de voir la chandelle s'éteindre en fondant sur la ch'minée on r'garde au mur quelque chose qui grimpe jusqu'au plafond ah saleté c'est gris c'est rose v'la le jour rose comme un cochon on pleure contre l'oreiller y'en avait qu'un pour nous deux ça suffit on se lève adieu on part sans la réveiller mais c'qui est le plus triste au fond ç'est que pour nous qui naviguent les regrets sont aussi longs des petits amours que des grands et l'on s'demande malheureux quand on voulait se tuer tous les deux rester là s'éterniser pourquoi qu'on s'est ravisé dat doet mi dicwils trueren haer liefde rebel die doet mi therte schueren tsceiden van u doet mi den noot ic blijf gewont dit lijden groot op dit termijn altoos sal ic u vry eygen zijn mijn hope mijn troost fortuyne sal noch keeren lief op mi gloost so sal mijn vruecht vermeeren gedenct den troost die ghy mi boet ghi zijt mijn lief die ic noeyt en vloot ic segt u bloot u eygen blive ic tot inde doot adieu mijn hart sie mijn pijn u te verlaten lief mijn teder mijn tijd noch afstand kunnen schaden de zee wenkt en wiegt mijn naam het water wast in mijn bestaan ik sing mijn pijn ik moet u gaan verlaten ic sing mijn pijn le texte flamand provient d'une chanson traditionnelle, afscheid, apportée par ludo vandeau texte reproduit avec l'aimable autorisation des éditions garnier flammarion |
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