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un jour je me suis fait poète de ce qui passait dans ma tête quand j’étais sobre quand j’avais bu que je saisissais en plein vol les papillons et les rumeurs un jour, je me suis fait poète me suis déshabillé tout nu j’ai ouvert en grand mes fenêtres déshabillé un peu plus je me suis mis à parler fort et j’ai appris l’immodestie il arrive que je m’amuse du temps où j’étais musicien je connaissais toutes les ruses l’harmonie, les modes anciens qui arrachent ce qui reste des pleurs aux âmes égarées un jour, je me suis fait poète mais je savais le prix du mot son pouvoir et ses conquêtes paroles sèches ou verbe haut mais jamais je ne l’ai trahi dans mon jargon sentimental mes petits bouts d'histoires claires effilochés à tous les vents projettent dans une lumière qu'on n'avait jamais vue avant mes mots brûlés sans importance et mes étoiles et mes effrois sans rien à dire de plus qu’un autre ni avoir à garder secrets mes chroniques ordinaires mes miracles quotidiens sans mesure ni sans prudence ni rien à regretter un jour, je me suis fait poète je n’ai pas vraiment eu le choix ni surtout celui de la fuite et je me suis retrouvé là a déballer au su de tous mes aventures inventées sachez que parfois il arrive que mes étoiles et mes effrois se réfléchissent sur les rives de l’âme d’un autre que moi poète qui ne le sait pas alors je l’embrasse à deux bras [un jour, je me suis fait poète] gilles chabenat, vielle à roue yannick hardouin, basse sylvie berger, bastien lucas, gildas arzel, chœurs |
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