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elle disait mais elle n'était pas comme celles qui le savent et qui s'en contentent et aussitôt qu’on l’approchait on se sentait heureux soudain car c’était son cœur qu’elle offrait en retour elle n’attendait rien elle prodiguait patiemment des sentences parégoriques ou de simples mots lénifiants des vulnéraires et des cantiques elle disait ne me donnez pas ce que je ne pourrai pas vous rendre mais donnez-moi ces fleurs nouvelles qui reviennent avec le printemps et ces nuages d’hirondelles traînés par le vent elle balayait d’un geste sûr de sombres craintes rudérales qu’elle cueillait au creux des murs lépreux des franges capitales elle devinait l’avenir parmi les formes des nuées sans le vouloir elle pouvait lire au fond des yeux des nouveaux-nés elle portait sur sa peau blanche une pierre de lune pleine elle parlait souvent en dimanche les autres jours de la semaine elle disait ne me dites rien de ce que je ne pourrai pas comprendre mais donnez-moi ces fleurs nouvelles qui reviennent avec le printemps et ces nuages d’hirondelles traînés par le vent pour voir de plus près un parent un vieil ami de connaissance qu’elle ne veut pas laisser le temps enlever à sa vigilance elle se déplace quelquefois et on l’accueille où qu’elle aille alors elle fait comme il se doit sa tournée de retrouvailles quand elle revient rassurée de son lumineux rituel plus rayonnante et apaisée elle est alors encore plus belle [elle était tout contre moi mais je tendais l’oreille pour l’entendre] elle disait ne me donnez pas ce que vous pourriez bien me reprendre mais donnez-moi ces fleurs nouvelles qui reviennent avec le printemps et ces nuages d’hirondelles traînés par le vent gilles chabenat, vielle à roue yannick hardouin, basse nicolaïvan mingot, guitare électrique yannick cluseau, percussions sylvie berger, bastien lucas, chœurs pierre flandin, christophe pereira, trompettes philippe chadel, trombone vincent bellier, trombone basse |
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